L’étude a porté sur un groupe de sujets volontaires de typologie opposée (16 sujets extrêmes du matin, 15 sujets extrêmes du soir). Après les avoir laissé vivre à leur rythme pendant une semaine, les chercheurs trouvent qu’il y a en moyenne une différence de 4 heures dans les rythmes de vie entre les sujets du matin et du soir.
Des tests de performance ont été réalisés à 2 moments de la journée. Après le lever (précisément 1h30 après) et à la fin de la journée, 10h30 après le lever. Parallèlement l’activité cérébrale des participants a été mesurée par IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle). Lors des tests pratiqués en « matinée », aucune différence n’est retrouvée entre les deux groupes.En revanche lors des tests pratiqués « en soirée », les sujets du soir sont moins somnolents et réagissent plus vite que les sujets du matin. Ces meilleures performances des sujets du soir sont associées à une plus forte activité cérébrale dans deux zones précises du cerveau, impliquées dans la régulation de l’éveil et de la vigilance. Chez les sujets du matin, la pression de sommeil augmente plus vite au cours de la journée et se dissipe aussi très rapidement au cours du sommeil. Cette façon de gérer différemment la pression de sommeil chez les sujets du matin, est dans doute à la base du mécanisme d’inhibition des deux zones cérébrales que l’on observe chez eux lors des tests réalisés en soirée.
Le co-auteur de l’étude, Philippe Peigneux, a déclaré: «Si nous avons trouvé un avantage pour les couches-tard, c’est celui d’être plus performant, après 10 heures 30 d’éveil, que les lèves-tôt ». Cependant, les couches-tard, en dehors du laboratoire peuvent éprouver d’autres difficultés. Selon Peigneux, « les gens du matin ont un avantage, car leur calendrier concorde mieux avec l’emploi du temps de travail de la société. » En outre, le sommeil des lève-tôts semblent être plus réparateur que celui des personnes qui s’endorment tard dans la nuit.
Homeostatic sleep pressure and responses to sustained attention in the suprachiasmatic area.
Schmidt C, Collette F, Leclercq Y, Sterpenich V, Vandewalle G, Berthomier P, Berthomier C, Phillips C, Tinguely G, Darsaud A, Gais S, Schabus M, Desseilles M, Dang-Vu TT, Salmon E, Balteau E,
Degueldre C, Luxen A, Maquet P, Cajochen C, Peigneux P.
Science. 2009 Apr 24;324(5926):516-9.