Syndrome des jambes sans repos (SFSR)

Elle représente près de 20 % des causes d’insomnies. Deux types de symptômes sont associés:  des impatiences pénibles dans les jambes, le plus souvent au coucher, et des mouvements qui surviennent en plein sommeil.

Dans la soirée au repos, ou lors du coucher, la personne a des sensations parasites désagréables, à type de picotements, d’agacements, de brûlures ou d’« électricité », qui l’obligent à bouger ses jambes, à se lever ou à marcher. Elle est soulagée par une série de petits « trucs » comme une douche fraîche, le passage d’un gant froid sur les jambes, le massage de la crête tibiale ou des mollets, ou par la marche pieds nus sur un carrelage froid. Cette gêne et ce comportement entraînent le plus souvent une insomnie d’endormissement majeure, le même manège avec les mêmes conséquences pouvant se reproduire une à plusieurs fois par nuit à l’occasion de réveils nocturnes. Il n’est pas rare que ces sensations touchent également les membres supérieurs.

Dans 80 % des cas, ces sensations sont associées à des mouvements périodiques nocturnes. Seule une personne dormant dans le même lit peut apporter son témoignage si les mouvements sont suffisamment importants, car le dormeur n’en a pas conscience. Ce symptôme existe à tout âge, mais sa fréquence augmente considérablement au cours de la vie (on le retrouve chez 29 % des plus de cinquante ans). Il se traduit par des secousses cloniques (brèves et involontaires), périodiques, qui touchent préférentiellement les jambes et réveillent parfois le dormeur (il s’agit alors de micro-réveils visibles sur l’électro-encéphalogramme) et surtout le conjoint. Le mouvement minimum consiste en une flexion de l’orteil sur le pied. Il peut se compléter par la flexion du pied sur la jambe, puis de la jambe sur la cuisse. Le mouvement touche un côté du corps ou les deux. Il peut être très violent. Ces secousses surviennent au rythme d’un mouvement toutes les vingt à quarante secondes, par périodes de plusieurs minutes qui se renouvellent trois à quatre fois dans la nuit.Le matin, la personne se réveille fatiguée, sans savoir pourquoi.

Les mécanismes de ce syndrome sont mal connus. Souvent qualifié de « mauvais état veineux»,  on sait maintenant qu’une mauvaise circulation est rarement en cause, bien qu’elle puisse exacerber les symptômes.

L’origine est plutôt neurologique, avec des troubles de la régulation du contrôle des neurones moteurs dans laquelle un neuromédiateur, la dopamine, est impliqué. Le fer agit avec ce neuromédiateur comme cofacteur dans la transmission nerveuse. Cela explique pourquoi on recherche toujours des anomalies du fer et surtout de la ferritine (le transporteur du fer). Il y a souvent un déficit soit du fer, soit de la ferritine, soit des deux, qui nécessite un traitement par apport de fer dans l’alimentation, avec l’espoir que la personne le fixe correctement. Sinon, les traitements viseront à apporter directement de la dopamine via des précurseurs ou des agonistes (substances analogues). Dans ce type de troubles, les hypnotiques n’améliorent pas vraiment le sommeil;  certains myorelaxants sont plus efficaces.