Les terreurs nocturnes touchent de 1 à 6 % des enfants ; le somnambulisme, beaucoup plus fréquent, en touche 17 %, avec une expression privilégiée entre huit et douze ans.
Chez l’adolescent et chez l’adulte, ces troubles sont nettement moins fréquents: 2 % pour le somnambulisme et 2,2 % pour les terreurs nocturnes.
Au réveil, le dormeur a une amnésie complète ou quasi complète des événements qui se sont déroulés durant son sommeil. Dans la plupart des cas, ces accès sont assez banals. La personne se lève, fait un tour dans l’appartement et se recouche. Les terreurs nocturnes sont plus impressionnantes, car l’accès débute généralement par un cri et la personne paraît terrorisée. Mais l’endormissement survient rapidement, et tout le monde se rendort (sauf parfois le conjoint ou les parents, qui gardent le cri en mémoire et sont encore sous le coup de l’émotion !).
Ces parasomnies, durant lesquelles le corps se met à agir, sont proches dans leur description des cauchemars post-traumatiques décrits par Bessel van der Kolk en 1984, lorsqu’il décrivit ce type de troubles chez les vétérans de la guerre du Vietnam. Ces cauchemars survenaient habituellement entre 1 h et 3 h du matin et se traduisaient par un contenu répétitif reprenant habituellement le scénario de combats ou d’événements vécus lors de la guerre. Ils étaient toujours accompagnés de mouvements corporels et, dans certains cas, d’agressions physiques sur leur femme au cours de la nuit. Il a été montré que ces cauchemars ne survenaient jamais durant le sommeil lent profond.
D’autres situations ont été décrites comme risquant potentiellement de s’accompagner de comportements violents associés au sommeil. Certaines crises d’épilepsie sont associées à un comportement moteur complexe. Des comportements moteurs avec contenu onirique en sommeil paradoxal existent chez le sujet âgé, mais ils surviennent dans un contexte particulier de pathologie neurologique associée.
Le somnambulisme et les terreurs nocturnes ne nécessitent pas de traitement, sauf lorsque les accès sont répétés et accompagnés de beaucoup d’angoisse ou d’un danger pour la personne elle-même ou pour son entourage. Différents types de médicaments peuvent être envisagés : des sédatifs, mais aussi des antidépresseurs ou, parfois, des antiépileptiques (même si le trouble n’a rien à voir avec de l’épilepsie).