Traitement des apnées du sommeil

Perdre du poids, lorsqu’il est excessif serait le traitement idéal (mais pas toujours suffisant !). N’empêche qu’il est toujours bon de perdre les kilos qu’on peut.


Il faut aussi supprimer l’alcool le soir et les sédatifs (en particulier des benzodiazépines et plus généralement, tous les somnifères), substances qui augmentent considérablement les apnées au cours du sommeil et enfin, éviter le tabac qui augmente l’inflammation des voies aériennes supérieures.Les traitements des apnées du sommeil sont tous des traitements « mécaniques ». Il n’y a malheureusement pas de médicaments qui marchent vraiment, bien que certains antidépresseurs sérotoninergiques puissent apporter une amélioration. Une précaution au préalable est tout à fait importante. Il faut d’abord s’assurer que le nez, organe primordial de la respiration, laisse passer l’air librement. Le nez bouché contribue à aggraver des apnées du sommeil et pose problème pour mettre en place les traitements possibles. En cas d’obstruction il faudra consulter un otorhinolaryngologiste pour corriger ces anomalies. Il proposera un traitement médicamenteux ou chirurgical (ablation de polypes nasaux, redressement de la cloison nasale…). Une fois cette précaution prise, le traitement des apnées proprement dites peut commencer

Le traitement de référence est un traitement par ventilation nocturne. On utilise un petit compresseur qui envoie de l’air sous pression au travers d’un tuyau qui s’applique sur le nez grâce à un masque. On parle d’appareil à PPC (Pression Positive Continue) ou encore selon la terminologie anglo-saxonne, de CPAP (Continuous Positive Airway Pressure) Les appareils depuis les années 80 ont évolué d’une manière considérable. De la taille d’une valise il y a 20 ans, ils se réduisent à un petit appareil de la taille d’une brique. Le masque peut-être nasal, bucco-nasal (qui recouvre le nez et la bouche) ou narinaire (avec 2 petits adaptateurs qui s’appliquent sur les orifices narinaires). bucco-nasal80% des patients arrivent à s’adapter à l’appareil et suivent leur traitement correctement. Pour les autres, c’est l’échec. Parfois c’est l’idée même de dormir avec un tel attirail qui les décourage ou décourage leur conjoint. Dans d’autres cas, des problèmes mécaniques de fuite, d’irritation, de bruit, conduisent à l’arrêt du traitement.

D’autres alternatives thérapeutiques existent. L’orthèse buccale, appareil dentaire (fabriqué ou adapté par un orthodontiste) qui se met la nuit dans la bouche (comme les appareils dentaires des enfants) et propulse la mandibule vers l’avant, a pour effet d’ouvrir l’orifice du pharynx et donc de permettre à l’air de mieux passer. Il existe des prothèses et des techniques très différentes avec des résultats qui ne sont pas systématiquement assurés. orthesemandibulaire

Ceux-ci sont meilleurs lorsque le syndrome d’apnées est modéré (inférieur ou égal à trente apnées par heure) et qu’il n’y a pas d’obésité. Il est par ailleurs nécessaire que l’état dentaire permette la mise en place d’un tel appareil, car il exerce des pressions sur les dents. Il ne doit pas non plus y avoir de maladie de l’articulation temporo-mandibulaire, car elle aussi est très sollicitée sur le plan mécanique.

La chirurgie est un autre recours possible. Dans les années 1980, la chirurgie du voile du palais avait été présentée dans les années 80 comme la solution aux apnées du sommeil. Avec le recul, qu’elle soit faite au bistouri, au laser ou par radiofréquence, nous savons qu’elle peut soulager le ronflement (ce qui est toujours appréciable pour le conjoint !), mais qu’elle n’améliore le syndrome d’apnées du sommeil que dans 40 à 50 % des cas. Et encore, avec le risque que, trois ans plus tard, les symptômes réapparaissent. D’autres chirurgies ont été proposées : résection de la base de la langue, transposition de la mandibule. Plus lourdes, leur indication relève du spécialiste et elles ne sont à envisager qu’en cas d’échec des autres thérapeutiques.

Des techniques de stimulation du nerf grand hypoglosse, nerf qui contrôle la langue, sont en cours d’évaluation. Le principe est basé sur le fait qu’en cas d’apnée détectée par des capteurs respiratoires implantés sur le diaphragme, une stimulation est envoyée au nerf de la langue, entrainant sa contraction, et donc une ouverture de l’espace pharyngé postérieur, permettant le passage de l’air. Cette technique en est encore au stade expérimental. Si les résutlats sont positifs elle aura sans doute des indications pour les personnes atteintes de syndrome d’apnées du sommeil ne présentant pas de surpoids.