Organisation du sommeil

Le sommeil est constitué d’une succession de 4 à 6 cycles de 90 minutes environ. On distingue le sommeil lent léger (stades N1 et N2),le sommeil lent profond (stade N3) très récupérateur, et le sommeil paradoxal (SP) où dominent les rêves. Le sommeil s’intègre dans une régulation circadienne, c’est à dire branchée sur 24h,  sous le contrôle d’une horloge biologique située dans notre cerveau. La mélatonine, hormone agissant comme un marqueur d’obscurité et sécrétée par l’épiphyse (glande pinéale) uniquement la nuit, est un  l’horùone qui va nous permettre de mesurer le temps et de synchroniseur le rythme veille-sommeil. La structure du sommeil dépend de l’âge. Celle du nouveau-né est totalement différente de celle du sujet âgé. Quand on décrit  un sommeil « normal » il s’agit habituellement de celui d’un adulte jeune âgé de 25 à 40 ans.

Comment se déroule la nuit ?

  • L’éveil.

Dans des conditions de repos éveillé les yeux fermés, l’électro-encéphalogramme (EEG) est constitué principalement de rythme alpha dominant au niveau des régions occipitales. Il s’agit d’onde cérébrales , souvent régulières dont la fréquence est comprise entre 8 et13 cycles/seconde. L’observation d’un rythme alpha continu sur un EEG signifie que le sujet est éveillé. Cela permet de détecter les personnes  qui restent au lit éveillées, les yeux fermés, sans dormir.

  • Le sommeil lent

Il comprend 3 stades N1, N2 ou sommeil léger et N3 ou sommeil lent profond.

Le stade N1 commence souvent par une phase de somnolence qui se traduit par une instabilité entre l’éveil et le sommeil avec des changements rapides et brefs entre les deux états. Ces allers-retours très brefs peuvent être qualifiés de micro-sommeils, au même titre qu’il existe des micro-éveils durant le sommeil. Des signes d’endormissement apparaissent : picotement des yeux, bâillement, besoin de bouger (sur son siège en voiture par exemple), impression de froid, nuque lourde. Il faut les repérer le soir pour apprendre à aller au lit au meilleur moment,  Le stade N1 s’observe en début de nuit ou après des phases de réveil nocturne lors d’un nouvel endormissement. Il représente moins de 5 % de la période totale de sommeil. Le rythme alpha est remplacé  par des fréquences mixtes entre 2 et 7 Hz de faible amplitude. Le tonus musculaire diminue progressivement depuis l’assoupissement jusqu’au stade plus profond. En début de stade N1, on peut observer des » myoclonies » d’endormissement. Ce sont des sursauts de tout le corps ou d’un membre généralement ressentis par la personne. Ce phénomène physiologique traduit l’instabilité des systèmes d’éveil et de sommeil avecréactivation momentanée du système d’activation. C’est un phénomène très désagréable, qui conduit parfois la personne à consulter mais ce n’est pas grave du tout. Les yeux décrivent sous les paupières des mouvements oscillatoires lents qui disaraissent dès que le dormeur passe en stade N2.

Le stade N2 est caractérisé par des fréquences mixtes à l’EEG avec moins de 20 % d’ondes delta et des éléments typiques faciles à identifier : les complexes K et les fuseaux de sommeil. Le complexe K est une onde ample nettement
visible sur le tracé. Les fuseaux de sommeil sont des rythmes rapides de fréquence assez fixe entre 11 et 16 Hz.  Ces 2 figures EEG sont très reconnaissables et traduisent un sommeil confirmé. Au cours du sommeil N2, les mouvements oculaires ont disparu et le tonus musculaire est plus faible. La respiration est régulière.

Le sommeil profond, stade N3,  se caractérise sur l’électro-encéphalogramme par des ondes lentes et amples, delta entre 0,5 et 2 Hz,
amples, supérieures à 75 μV, d’où son nom de sommeil à ondes lentes. C’est un sommeil profond dont il est difficile de réveiller le dormeur. C’est le stade le
plus récupérateur sur le plan physique, indispensable pour une impression de repos au lever. Il occupe 15 à 20 % de la période de sommeil, pour une durée totale d’environ 100 minutes. Le tonus musculaire est plus faible et les mouvements oculaires sont absents. La régularité respiratoire est marqué par une respiration ample et calme. La personne est difficile à réveiller. La pression artérielle est également très stable. L’hormone de croissance est sécrétée en majorité au cours de la première phase de N3. Une perturbation de ce stade chez l‘enfant a des conséquences sur la croissance qui est alors retardée.

  • Le sommeil paradoxal

Encore appelé SP ou REM : Rapide Eye Movement] sleep, il  occupe 20 à 25 % de la période totale de sommeil. L’activité cérébrale est intense, assez proche de celle de l’éveil, il existe des mouvements oculaires très rapides, en saccades. Paradoxalement (d’où son nom) le corps est complètement inerte, avec une paralysie des muscles qui contraste avec l’intensité de l’activité cérébrale. Le diaphragme n’est pas touché et la respiration peut donc persister mais avec une forte instabilité. Il existe une érection du pénis chez l’homme ou du clitoris chez la femme qui touche aussi bien le bébé, que la personne âgée.

Les cycles de sommeil

La  première phase de SP fait suite à la première phase de N3 pour terminer le premier cycle de sommeil. Cette succession de sommeil lent et de sommeil paradoxal va normalement se dérouler toute la nuit avec une périodicité ultradienne d’environ 90 min définissant la durée des cycles de sommeil. La première moitié du sommeil est particulièrement riche en sommeil lent profond, alors que la seconde moitié est essentiellement constituée par l’alternance de sommeil léger et de sommeil paradoxal.

Chaque personne a son rythme propre de sommeil avec ses besoins, ses horaires, ses habitudes. On distingue les courts  (moins de 6 heures) et longs dormeurs (9 heures ou plus), les gens du soir ou du matin, avec bien sûr tous les intermédiaires entre ces extrêmes.