Rythmes et vie scolaire

Le rythme de chacun influe sur le celui de la vie familiale et vice-versa. L’enfant est soumis à deux systèmes de contrainte interdépendants : le rythme de travail et/ou de vie de ses parents, et son rythme scolaire (ou de garde). Ainsi, si les obligations professionnelles des parents sont importantes, l’enfant a plus de risque de se voir malmener par des systèmes de garde intermédiaire pour être conduit à l’école aux heures d’ouverture ou être déposé à l’accueil du matin dès 7h30. Idem pour le soir où les parents rentrent rarement avant 19h ou 19h30, les enfants bénéficient alors de l’accueil de l’école ou d’un passage éventuel par une   assistante maternelle jusqu’à l’arrivée des parents.

En campagne, les élèves qui utilisent les transports scolaires partent tôt du domicile familial (7h30-7h45) pour arriver vers 8h15 à l’école. Ils sont parfois présents dans l’établissement sur une plage horaire de neuf heures consécutives. Ils reprennent les transports à 17h30 et rentrent chez eux entre 18h et 18h30.

Ces journées lourdes et le lever tôt s’accompagnent toujours d’une privation de sommeil dont les effets néfastes vont se ressentir sur l’apprentissage et la mémorisation. Si cette privation est importante, l’enfant aura tendance à dormir plus longtemps et plus tard les jours de repos et les week-ends. Ceci est particulièrement vrai pour les adolescents qui se décalent parfois très tardivement en fin de semaine. Ce décalage de rythme et de durée de sommeil entre les jours d’école et les jours de repos est très néfaste pour l’organisme qui fonctionne par à-coups pour maintenir une physiologie normale. Il en résulte une fatigue accrue, une baisse de concentration et des troubles du sommeil. Ceci explique qu’après une période courte de repos (moins d’une semaine), l’enfant peut paradoxalement paraître plus épuisé à la reprise des cours.

L’organisation des rythmes scolaires, objet de nombreuses discussions au sein du Ministère de l’Éducation nationale et des associations de parents d’élèves,
est confrontée à cette réalité physiologique. La semaine de 35 heures et les RTT font que les familles pourraient bénéficier de « longs week-ends » alors que les chronobiologistes défendent l’idée qu’il faut répartir la charge de travail le plus régulièrement possible et donc éviter la semaine d’école de quatre jours.