Le sommeil des séniors

Avec le vieillissement, le sommeil se modifie, au niveau de sa qualité comme de sa rythmicité.  Le sommeil comporte toujours des cycles d’environ 90 minutes, mais il  est globalement plus léger avec plus de sommeil léger (stade 1 et 2) et moins de sommeil profond (stade 3 et 4), ce qui se traduit par une diminution de l’intensité des ondes lentes. Le sommeil paradoxal a tendance à survenir  plus rapidement après l’endormissement. A la fin de chaque cycle les éveils sont plus souvent perçus avec parfois la sensation  d’un éveil complet.

La rythmicité du sommeil se modifie aussi. L’endormissement survient habituellement plus tôt, avec un réveil habituellement plus précoce. La durée du sommeil nocturne diminue alors qu’une sieste en milieu de journée est souvent nécessaire.

Ainsi, le sommeil d’un sujet âgé prend un aspect polyphasique, morcelé la nuit, avec une à plusieurs siestes le jour.

Cet effet du vieillissement est plus ou moins marqué selon les individus. Il est aggravé par certains comportements ou modes de vie. Ainsi la personne âgée, peu active physiquement, qui sort peu, souvent alitée, qui ne voit pas la lumière du jour, aura un sommeil plus fractionné, encore plus léger et  une somnolence diurne associée avec un besoin de faire des  siestes beaucoup plus marqué.

Pourquoi s’endort on le soir?

Des expériences d’isolement temporel  (c’est à dire hors du temps sans aucun repère horaire) ont permis de montrer que le rythme veille sommeil continue à avoir une rythmicité proche de 24h, le plus souvent un peu supérieure.
Cette observation permet d’affirmer que nos rythmes biologiques sont contrôlés par une horloge interne dont la période est proche de 24 h. Elle n’est pas strictement  synchronisée à la journée de 24 h ce qui veut dire qu’elle a besoin d’être remise à l’heure quotidiennement.

L’horloge biologique interne se situe au cœur du cerveau, au niveau du diencéphale au sein d’une petite structure appelée “ noyau suprachiasmatique ”. Les cellules de cette structure ont une activité électrique rythmique génétiquement régulée par  plusieurs gènes horloges. Cette horloge est remise à l’heure par les signaux venant de notre environnement.

Le rôle essentiel de la lumière

Le signal le plus pertinent et le plus synchronisant est apporté par la lumière naturelle qui donne à notre corps un signal fort sur le temps qui passe et permet une parfaite synchronisation avec la journée de 24 h. En effet seule la lumière agit sur la mélatonine, hormone «chronobiotique » c’est à dire qui sert à  mesurer le temps. Inhibée par la lumière, elle est secrétée par l’épiphyse la nuit, entre 3h et 6h du matin Sa sécrétion permet de recaler nos rythmes biologiques.

L’effet de la lumière sur l’horloge biologique dépend de l’intensité lumineuse, de sa durée, de sa composition spectrale (couleur) et de l’heure de la journée. Plus la lumière est intense et plus la durée du signal lumineux est longue, plus l’effet sera important. La lumière bleutée, d’une longueur d’onde de 480 nm est plus  efficace qu’une lumière fluorescente blanche de même intensité.

D’après des études en laboratoire, il semble que la majorité des individus possède une période endogène circadienne légèrement supérieure à 24 h (24 h 18 en moyenne). Toutefois, on estime qu’environ 25 % de la population possède une période circadienne de moins de 24 h. Ceux qui possèdent une période courte ont tendance à être des couche-tôt alors que les couche-tard ont plutôt une période longue.

Importance de l’activité physique et des activités régulières

D’autres synchroniseurs existent. Tous les activités qui se reproduisent périodiquement comme les repas, l’exercice physique, les activités sociales ont valeur de synchroniseurs. Ils ont, certes, un effet sur l’horloge humaine, mais nettement moins important que celui de la lumière, car ils n’agissent pas sur la mélatonine.

 


 

Les conseils pour une bonne synchronisation du sommeil chez les personnes âgées:

En pratique pour favoriser le sommeil des personnes âgées, il faut leur conseiller de maintenir des activités régulières :

−    Lever à des horaires réguliers ;

−    Activité physique dès le matin ;

−    Repas à des heures régulières ;

−    S’exposer à la lumière naturelle si possible le matin (au minimum,  ouvrir les volets et laisser rentrer la lumière extérieure) ;

−    Favoriser des sorties à l’extérieur dans la journée ;

−    Si la personne âgée est alitée la majorité du temps, veiller à favoriser un bon éclairement de la pièce, en ouvrant les volets, mais aussi en favorisant un éclairage artificiel
important, et veiller à la mobiliser (séances de kinésithérapie régulières).


 

Conférence à l’occasion de la 10ème journée du sommeil.

Ce diaporama fait le point sur l’évolution du sommeil avec l’âge, bouscule quelles idées reçues et apportent des conseils pour toujours garder un bon sommeil.